Elie Wiesel chante Ani Ma’amin
Lors de la très belle soirée en hommage à Elie Wiesel « Survivre et vivre » organisée le mardi 15 novembre dernier, par l’Association HAC- Cercle d’étude Elie Wiesel Marseille, le CRIF Marseille Provence et la Région Sud, à laquelle j’ai eu le privilège d’assister, une vidéo a été projetée.
On pouvait y voir et entendre Elie Wiesel chanter un chant en hébreu, avec conviction, provoquant une émotion bouleversante.
L’histoire de ce chant est autant dramatique qu’émouvante.
« Ani ma’amin » (Je crois…) est un chant basé sur les « Treize principes de la foi » de Moïse Maïmonide. La récitation de sa version poétique, Yigdal, se fait souvent à la fin des prières du matin ou le vendredi soir (à la page 45 de notre siddour de l’ULIF).
La version originale consiste en treize lignes commençant toutes par « Ani ma’amin be-emunah shelemah » (Je crois d’une foi parfaite). Les deux dernières lignes se réfèrent à la croyance dans la venue du messie et la résurrection des morts, et a inspiré de nombreux chants et mélodies.
Voici la traduction de ce chant Ani Ma’amin :
« Je crois
Je crois de toute ma foi.
A la venue du Messie, je crois, je crois, je crois, je crois.
Et bien qu’il tarde.
Cependant je l’attendrai.
Et bien qu’il tarde.
Cependant je l’attendrai.
Cependant, cependant, je l’attendrai.
J’attendrai chaque jour qu’il vienne.
Cependant, cependant, je l’attendrai.
J’attendrai chaque jour qu’il vienne.
Je crois ».
La version que chante Elie Wiesel dans cette vidéo, est celle composée par Azriel David Fastag, Rabbi hassidique de Pologne. Il l’avait composée en 1942 dans le train de la mort qui le déportait vers Treblinka. Un des homme présent dans le même wagon s’étant évadé a pu transmettre la mélodie. Plusieurs théories circulent sur cette transmission, on raconte qu’elle a été donnée au Rabbi Shaul Yedidya de Modzitz à New-York. Après l’avoir entendue chanter devant lui, le rabbi , dit : « Quand ils chantaient Ani Ma’amin dans le train de la mort, les fondations du monde tremblaient. Le Tout-Puissant a alors dit : “Chaque fois que les Juifs chanteront Ani Ma’amin, Je me rappellerai des six millions de victimes et J’aurai pitié du reste de Mon peuple.” ». Une autre version raconte que l’évadé a pu chanter la mélodie à Ben Zion Shenker après la guerre, qui l’a retranscrite et popularisée.
Cette version de Ani Ma’amin a été chantée dans les camps d’extermination, aux portes des chambres à gaz.