Rassemblement citoyen contre la haine du juif

Depuis le 7 octobre, les Français juifs sont inquiets pour leur avenir.
La haine d’Israël est devenue le principal vecteur de propagation de la haine des juifs dans le monde.
Ce déferlement de haine antisémite et anti-israélienne, accompagné de ses dérives violentes, est inacceptable !
Samedi 15 juin, en France, à Courbevoie, une enfant de 12 ans a été violée, frappée et séquestrée parce que JUIVE en écho au conflit israélo-palestinien.
Les mots sont impuissants pour qualifier une telle barbarie.
C’est intolérable pour la communauté française dans son ensemble !
Le CRIF MARSEILLE PROVENCE , avec la participation et le soutien de nombreuses associations, appelle à un grand rassemblement citoyen, afin de dire « STOP A LA HAINE ! »
Soyons nombreux 🗣️
👉le 24 JUIN à 18H30
📍Devant le PALAIS DE JUSTICE Place Monthyon Marseille
🕡 18h30
📢 STOP A LA HAINE DU JUIF !
📢 STOP A LA HAINE D’ISRAEL !

Elie Wiesel chante Ani Ma’amin

Lors de la très belle soirée en hommage à Elie Wiesel « Survivre et vivre » organisée le mardi 15 novembre dernier, par l’Association HAC- Cercle d’étude Elie Wiesel Marseille, le CRIF Marseille Provence et la Région Sud, à laquelle j’ai eu le privilège d’assister, une vidéo a été projetée.

On pouvait y voir et entendre Elie Wiesel chanter un chant en hébreu, avec conviction, provoquant une émotion bouleversante.
L’histoire de ce chant est autant dramatique qu’émouvante.
« Ani ma’amin » (Je crois…) est un chant basé sur les « Treize principes de la foi » de Moïse Maïmonide. La récitation de sa version poétique, Yigdal, se fait souvent à la fin des prières du matin ou le vendredi soir (à la page 45 de notre siddour de l’ULIF).
La version originale consiste en treize lignes commençant toutes par « Ani ma’amin be-emunah shelemah » (Je crois d’une foi parfaite). Les deux dernières lignes se réfèrent à la croyance dans la venue du messie et la résurrection des morts, et a inspiré de nombreux chants et mélodies.
Voici la traduction de ce chant Ani Ma’amin :
« Je crois
Je crois de toute ma foi.
A la venue du Messie, je crois, je crois, je crois, je crois.
Et bien qu’il tarde.
Cependant je l’attendrai.
Et bien qu’il tarde.
Cependant je l’attendrai.
Cependant, cependant, je l’attendrai.
J’attendrai chaque jour qu’il vienne.
Cependant, cependant, je l’attendrai.
J’attendrai chaque jour qu’il vienne.
Je crois ».
La version que chante Elie Wiesel dans cette vidéo, est celle composée par Azriel David Fastag, Rabbi hassidique de Pologne. Il l’avait composée en 1942 dans le train de la mort qui le déportait vers Treblinka. Un des homme présent dans le même wagon s’étant évadé a pu transmettre la mélodie. Plusieurs théories circulent sur cette transmission, on raconte qu’elle a été donnée au Rabbi Shaul Yedidya de Modzitz à New-York. Après l’avoir entendue chanter devant lui, le rabbi , dit : « Quand ils chantaient Ani Ma’amin dans le train de la mort, les fondations du monde tremblaient. Le Tout-Puissant a alors dit : “Chaque fois que les Juifs chanteront Ani Ma’amin, Je me rappellerai des six millions de victimes et J’aurai pitié du reste de Mon peuple.” ». Une autre version raconte que l’évadé a pu chanter la mélodie à Ben Zion Shenker après la guerre, qui l’a retranscrite et popularisée.

Cette version de Ani Ma’amin a été chantée dans les camps d’extermination, aux portes des chambres à gaz.

Laurent Hajdenberg – ULIF Marseille – novembre 2022

Rencontre Dédicace pour le nouveau livre du Rabbin Yann Boissière

Samedi 12 novembre 2022 à 17 heures
Nous avons le plaisir d’accueillir
le Rabbin Yann Boissière de JEM Beaugrenelle
pour une Rencontre dédicace de son nouveau livre « Courage croyons »
dans notre synagogue 21 rue Martiny 13008 Marseille
Dans son nouveau livre, le Rabbin Yann Boissière , dénonce le passe-passe permanent des fausses oppositions entre religions, qui ont fondé nos civilisations et les Lumières, qui ont fondé notre modernité. Il nous invite à renouer avec la dynamique du croire et du savoir, pour en finir avec les clichés anti-religieux.
Le livre est disponible à l’achat à l’ULIF, au prix « libraire »

Seder de Roch Hachana – Lundi 26 septembre

Le lundi 26 septembre, après l’office du second soir de Roch Hachana, dirigé par notre Erev Rav Sophie Bismut qui débute à 19 heures, l’ULIF Marseille organise, dans notre salle communautaire, le seder du 2ème soir de Roch Hachana.

Ensemble nous célèbrerons le début de cette nouvelle année 5783.

Le dîner est participatif, chacun apporte un plat que nous partagerons tous ensemble.

L’ULIF se charge des boissons et du plateau du seder.

Notre chère Corinne coordonne ce dîner, Merci de la contacter au 06 71 18 10 12.

La participation aux frais de ce dîner est de 10€ pour les membres, et de 20€ pour les non-membres. Pas de participation demandée pour les enfants.

Votre réservation est obligatoire avant le vendredi 16 septembre.

Chana Tova Oumetouka !

Inscription offices de Tichri

Chers Amis,

Nous débutons les inscriptions pour nos offices de Roch Hachana, de Kol Nidré et de Kippour.

Vous pouvez télécharger les formulaires d’inscriptions, le programme de tous nos offices, la lettre de notre président.

Nous nous réjouissons par avance de célébrer Roch Hachana et Yom Kippour en votre compagnie.

Lettre président 2022
Programme tichri 5783 – 2022
INSCRIPTION AUX OFFICES Tichri 2022
Yizkor 2022
Appel cotisation 2022

 

lundi 4 juillet 19h – 40 ans Radio JM

C’est l’occasion de revoir l’excellent documentaire de Laura Sahin : « Un jour nous reviendrons voir Alger », et découvrir son nouveau film : « Pieds-noirs, un héritage français »

Nous prévoyons une projection de son nouveau film à l’ULIF, la date n’étant pas encore définie, nous vous communiquerons cette programmation en temps voulu.

Serge Hajdenberg

Il y a un an, le 5 mars 2021, mon cousin Serge Hajdenberg disparaissait.

Pour commémorer sa mémoire, je publie de nouveau l’article que j’avais écrit l’année dernière :

Le 17 juin 1981, Radio J, la première radio juive de France, a commencé à émettre sur les ondes FM. J’avais programmé de faire un article commémoratif en juin prochain, afin d’en célébrer le 40ème anniversaire, Malheureusement le décès de son fondateur : Serge Hajdenberg, vendredi dernier, le 5 mars, me fait faire un article aujourd’hui pour lui rendre hommage.

En préparant cet article, je me suis rendu compte que je pouvais pas dissocier les actions de Serge et celles de son jeune frère Henri, tant elles sont liées.

La famille Hajdenberg est originaire de Varsovie, elle immigre en France dans les années trente afin de fuir les pogroms, comme tant d’autres familles juives ashkénazes ! Serge est né en 1941 et Henri en 1947.

Très tôt les deux frères militent dans diverses associations.
Dans les années 60 Serge rejoint la LICA (ex- LICRA) et crée «les jeunes de la LICA», il lutte également avec Serge et Beate Klarsfeld pour que les crimes nazis ne soient jamais pardonnés et que la Shoah ne soit jamais oubliée (ce qui lui valut un séjour dans les prisons allemandes au début des années 70).
Il est également à l’origine du premier comité d’aide aux juifs d’URSS.

De son côté Henri alors étudiant en droit créé le CJA (Comité Juif d’Action) en 1973 afin de s’opposer aux groupes pro-palestiniens et aux gauchistes qui militaient contre Israël dans les universités (comme quoi l’islamo-gauchisme ce n’est pas nouveau!).

Ensemble, Serge et Henri, au sein du CJA et sous l’égide du FSJU, organisent le 30 mai 1976 les «12 heures pour Israël» dans le parc des expositions de la porte de Versailles à Paris.

Ceux (dont je fais partie) qui ont eu la chance d’y participer se souviennent avec plaisir de l’incroyable succès de cet évènement, plus de 100 000 visiteurs, en provenance de Paris et de toute la France, sont venus soutenir Israël ce dimanche de printemps. Pendant toute une journée, manifestations politiques (débats, discours, signatures de pétitions), et aussi culturelles et de loisirs (littérature, gastronomie, musique, animations pour enfants etc .) se succèdent en solidarité avec l’État Juif.

Dans ces années la politique anti-israélienne (voir même anti-sémite) du gouvernement Giscard est démontrée chaque jour :
En 1975 la France vend une centrale nucléaire à l’Irak
En 1976, suite au sauvetage par TSAHAL des otages d’Entebbé, suite au détournement de l’avion d’Air France par des terroristes arabes et d’extrême gauche (oups de nouveau cet islamo-gauchisme qui sévit depuis plus de 50 ans mais que certains ne veulent toujours pas voir!), le secrétaire d’Etat auprès du ministère des affaires étrangères Jean François Poncet, déclare: « Israël a violé la souveraineté du territoire ougandais. Il n’avait pas le droit. » Une déclaration stupéfiante qui dépasse l’entendement. Giscard félicitera même Amin Dada pour la libération des otage (sic!) peut-être faisait-il allusion au meurtre de Madame Dora Bloch le lendemain de la libération des otages, dans un hôpital ougandais par les sbires de ce même Amin Dada ?
En 1972 le groupe terroriste septembre noir assassine onze athlètes israéliens aux jeux olympiques de Munich, son leader abou daoud est arrêté en janvier 1977 à Paris. La République fédérale d’Allemagne et Israël attendent de la France qu’elle l’extrade afin de le juger. Après plusieurs jours d’hésitations, la France décide finalement de l’expulser pour . . . Alger ! ! !

Pour Henri cela est insupportable, il milite avec son groupe CJA lors des élections municipales de juillet 1977 afin que Jacques Dominati (du même parti que Giscard d’Estaing) perde les élections dans le secteur des 2ème et 3ème arrondissements de Paris, où réside une importante communauté juive. Des tracts sont distribués rappelant la libération d’abou daoud ainsi que l’ouverture d’un bureau de l’olp à Paris, ce tract se conclut par la sentence : «les Juifs ne voteront pas pour Dominati».
Dominati perd ces élections, le candidat socialiste Georges Dayan est élu.
Par cet action militante, c’est la première fois qu’au nom d’un «vote juif» un homme politique d’envergure nationale est battu.
Pour poursuivre son action, en 1979 Henri Hajdenberg (maintenant avocat) change le CJA qui devient le «Renouveau Juif», mouvement qu’il conduit avec son frère Serge.
A mon avis, le paroxysme de cette politique arrive le soir de l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic, le 3 octobre 1980, Giscard se contente d’envoyer un télégramme de condoléances à Jacob Kaplan, Grand Rabbin de France, et poursuit son week-end dans sa résidence. Quant à raymond barre, Premier ministre, déclare sur les lieux même de l’attentat : «Cet attentat odieux a voulu frapper les israélites qui se rendaient à la synagogue, il a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic»
Donc pour le chef du gouvernement de l’époque, raymond barre, les juifs visés par l’attentat n’étaient ni français, ni innocents . . .

On comprend mieux le militantisme d’Henri Hajdenberg lors des élections présidentielles de mai 1981 appelant à «un vote sanction» contre giscard d’estaing.

Le 17 juin 1981, Radio J, qui a été fondé par des militants du Renouveau Juif, commence à émettre à 22 heures.Serge est l’un des animateurs et son président, les autres animateurs sont Suzy Hajdenberg, Jean-Michel et Yves Sokol, Guy Rozanowicz, Jacqueline Frydman ex Klugman.

A chaque fois que je passe rue des Rosiers, je me souviens de ma première visite dans leurs locaux, sous les combles du Hammam, que Serge m’avait fait visité, c’est le 3ème local (après la rue Borrégo et la rue du faubourg St Denis) que Radio J a occupé à ses débuts.

L’engagement des deux frères ne s’est jamais estompé, Henri a même été élu à la présidence du CRIF en 1995, et réélu en 1998 jusqu’en 2001.

Jusqu’à aujourd’hui, Serge a continué à faire une chronique hebdomadaire sur Radio J dont il était devenu Président d’Honneur.
En juillet 2018, Serge a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur, il a reçu sa médaille de son ami Serge Klarsfeld.

Serge avait la double nationalité française et israélienne, il prévoyait de faire son Alya depuis longtemps mais sa longue maladie et la covid l’en empêchaient, malgré ces problèmes sa «montée» en Israël était prévue cette semaine. C’est peut-être le seul projet que le «Lion» comme le surnommait affectueusement ses amis, n’a pu mener à son terme.

Serge a été inhumé jeudi 11 mars à Tel Aviv dans le cimetière Yarkon.

Je présente mes condoléances à sa femme Suzy, ses filles Noémie, Yaël, Judith et Déborah, ainsi qu’à ses 16 petits-enfants et ses deux arrières petites-filles.

Repose en paix Serge,
Adieu mon Cousin.

Laurent Hajdenberg – ULIF Marseille – mars 2021

Stefan Zweig

22 février 1942 : 𝗜𝗹 𝘆 𝗮 𝟴𝟬 𝗱𝗶𝘀𝗽𝗮𝗿𝗮𝗶𝘀𝘀𝗮𝗶𝘁 𝗹’𝗲́𝗰𝗿𝗶𝘃𝗮𝗶𝗻 𝗷𝘂𝗶𝗳 𝗮𝘂𝘁𝗿𝗶𝗰𝗵𝗶𝗲𝗻 𝗦𝘁𝗲𝗳𝗮𝗻 𝗭𝘄𝗲𝗶𝗴.
Né en 1881 à Vienne, en Autriche, au sein d’une famille juive aisée d’origine morave, Stefan Zweig fut un écrivain majeur des années 1920-1930.
Et si la religion ne joua qu’un rôle mineur dans son éducation, il écrivit de façon récurrente sur des thématiques juives, tout en entretenant une étroite relation avec son contemporain, Théodore Herzl, connu comme « le père du Sionisme moderne ».
En 1934, au lendemain de la montée d’Hitler au pouvoir en Allemagne et après plusieurs vexations en lien avec ses origines juives, Stefan Zweig décide de quitter l’Autriche pour l’Angleterre, avant de rejoindre en 1940 les Etats-Unis, où sa condition germanique lui est reprochée. Il y effectue un court séjour, avant de finalement s’installer à Petrópolis, une colonie allemande sise dans la banlieue de Rio, au Brésil.
Démoralisés par la situation en Europe, lui et sa seconde épouse, Lotte, s’y suicident le 22 février 1942.
Dans son livre testament, « Le Monde d’hier. Souvenirs d’un Européen » (publ. posth.), Stefan Zweig se fait le chroniqueur de l’« âge d’or » de son continent d’origine, et analyse ce qu’il considère comme l’échec d’une civilisation brillante :
« 𝑁𝑒́ 𝑒𝑛 1881 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛 𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑 𝑒𝑡 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡 𝑒𝑚𝑝𝑖𝑟𝑒 […], 𝑖𝑙 𝑚’𝑎 𝑓𝑎𝑙𝑙𝑢 𝑙𝑒 𝑞𝑢𝑖𝑡𝑡𝑒𝑟 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑢𝑛 𝑐𝑟𝑖𝑚𝑖𝑛𝑒𝑙. 𝑀𝑜𝑛 œ𝑢𝑣𝑟𝑒 𝑙𝑖𝑡𝑡𝑒́𝑟𝑎𝑖𝑟𝑒, 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑠𝑎 𝑙𝑎𝑛𝑔𝑢𝑒 𝑜𝑟𝑖𝑔𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒, 𝑎 𝑒́𝑡𝑒́ 𝑟𝑒́𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑒𝑛 𝑐𝑒𝑛𝑑𝑟𝑒𝑠 [allusion aux autodafés organisés par les nazis à Berlin en 1933]. 𝐸́𝑡𝑟𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑜𝑢𝑡, 𝑙’𝐸𝑢𝑟𝑜𝑝𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑒𝑟𝑑𝑢𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑚𝑜𝑖… 𝐽’𝑎𝑖 𝑒́𝑡𝑒́ 𝑙𝑒 𝑡𝑒́𝑚𝑜𝑖𝑛 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑒𝑓𝑓𝑟𝑜𝑦𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑑𝑒́𝑓𝑎𝑖𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑟𝑎𝑖𝑠𝑜𝑛 […]. 𝐶𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑝𝑒𝑠𝑡𝑖𝑙𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑒𝑠𝑡𝑖𝑙𝑒𝑛𝑐𝑒𝑠, 𝑙𝑒 𝑛𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑎𝑙𝑖𝑠𝑚𝑒, 𝑎 𝑒𝑚𝑝𝑜𝑖𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒́ 𝑙𝑎 𝑓𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑛𝑜𝑡𝑟𝑒 𝑐𝑢𝑙𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑒𝑢𝑟𝑜𝑝𝑒́𝑒𝑛𝑛𝑒 »
#Anecdote : son œuvre la plus célèbre, « Le Joueur d’échecs », a été écrite peu avant la mort de son auteur et publiée à titre posthume.
Dans sa vie, Stefan Zweig aura écrit quarante-trois récits ou nouvelles et deux romans, dont l’un est resté inachevé.

Stefan Zweig à Vienne, vers 1900, par Salon Pictzner. Détail d'une photo plus large avec son frère Alfred. Crédit : Wikimedia Commons
Stefan Zweig, au début des années 1940. Crédit : Fundo Correio da Manhã (Arquivo Nacional), Brésil
Stefan Zweig, Le Joueur d'échecs. “Schachnovelle”, en allemand, est une nouvelle écrite au Brésil par l’auteur durant les quatre derniers mois de sa vie, de novembre 1941 à février 1942. Publiée en 1943 et traduite en français en 1944, cette oeuvre reste, à ce jour, l'une des plus célèbres de l'écrivain autrichien. Le Joueur d'échecs est devenu un véritable bestseller en Allemagne, avec plus de 1,2 million d'exemplaires vendus.
Stefan Zweig, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen - autobiographie (Die Welt von Gestern - Erinnerungen eines Europäers, 1942, publ. posth. 1944 - traduction nouvelle de Serge Niémetz, éditions Belfond 1993) ; Zweig commença à l’écrire en 1934 ; il posta à l’éditeur le manuscrit, tapé par sa seconde femme, un jour avant leur suicide. Le livre de Poche, 1996.
« Casa Stefan Zweig », la maison où a vécu ses dernières années l'écrivain autrichien Stefan Zweig (1881-1942). Petropolis, Brésil. Crédit : Andreas Maislinger, 2007, via Wikipedia.org
Entrefilet du journal collaborateur “Le Petit Parisien”, où Stefan Zweig est présenté comme un « écrivain juif ». Sur la même page, figure un article reprenant un discours d'Adolf Hitler expliquant que « Les juifs seront exterminés », 26 février 1942. Crédit : Dominique Natanson, Wikimedia Commons
Lettre d'adieu de Stefan Zweig, Petrópolis, 22 février 1942, datée du jour du suicide de l'écrivain. Crédit : Bibliothèque nationale d'Israël

Lettre d’adieu de Stefan Zweig, Petrópolis, 22 février 1942, datée du jour du suicide de l’écrivain.

« Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j’éprouve le besoin de remplir un dernier devoir : adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m’a procuré, ainsi qu’à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j’ai appris à l’aimer davantage et nulle part ailleurs je n’aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l’Europe, s’est détruite elle-même.
Mais à soixante ans passés il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d’errance. Aussi, je pense qu’il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde.
Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l’aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux » (trad. Laurence Baïdemir)

Article  du très bon site Patrimoine et culture du Judaïsme – The Jewish heritage site, par Emmanuel Attyasse.

Laurent Hajdenberg – ULIF Marseille – février 2022

Genèse d’un Emblème

Histoire & histoires du Peuple Juif

Il y a 73 ans, le 10 février 1949, l’État d’Israël proclamait son emblème officiel.
La décision et le choix de cet emblème n’a pas été facile, ni simple :
L’emblème officiel a été adopté neuf mois après l’Indépendance de l’État; il a depuis paru sur des documents officiels, sur le standard présidentiel et sur les bâtiments publics en Israël et à l’étranger. Au cours du processus de conception de l’emblème, de nombreuses propositions incluant les symboles jugés appropriés pour représenter le peuple juif dans son État de renaissance ont été examinées.
Une grande importance était accordée à la symbolisation de la continuité et de l’accomplissement du rêve sioniste sous l’emblème d’Israël.
Alors que le drapeau avait été créé en diaspora par des rêveurs, l’emblème était conçu en Israël par ceux qui avaient réalisé le rêve. Parce qu’il devait intégrer des éléments symboliques, les concepteurs ont senti un lourd sens à la mission et beaucoup de responsabilité. Pour ne pas imiter les emblèmes des pays européens et en créer un unique, des symboles visuels anciens des périodes antérieures de la souveraineté juive ont été recherchés. Le processus de conception fut long, car deux forces presque antithétiques essayèrent de dicter le caractère de l’emblème – les valeurs religieuses et rituelles, d’une part – les normes laïques et souveraines, d’autre part.

En juin 1948 (un mois après la création d’Israël), le Conseil d’État provisoire lance un concours pour concevoir l’emblème de l’État, 450 dessins soumis par 164 participants sont étudiés par un comité spécialement constitué pour ce grand projet, mais le comité ne tombant pas d’accord et il a été décidé d’inviter de nouvelles idées pour l’emblème de l’État.
Cette fois, 131 personnes ont répondu à l’avis dans la presse et la plupart des dessins incorporaient le motif de la Ménorah. Comme l’avis s’adressait au grand public, les propositions provenaient de tout le pays et de personnes de tous les horizons.
Le comité a décidé que la Ménorah à sept branches devrait être l’un des éléments de l’emblème, mais chaque membre avait ses propres idées quant aux autres éléments, par exemple des bougies ou le “Lion de Juda” devraient être inclus, d’autres ont proposé une corne de bélier (shofar), un cédrat et un loulav, les tables de la loi, des Magen David, des oliviers et des colombes . . .
Voici quelques-uns de ces projets envoyés par les Israéliens ayant répondu à ce concours :

Au final seuls quelques propositions retiennent l’attention du comité

Une Ménorah chargée d’histoire . . .
Mais une question se pose : quelle Ménorah pour l’emblème ? car plusieurs représentations différentes existent (en voici quelques unes) :

finalement le choix s’est définitivement arrêté sur celle de l’Arc de Titus.

Le choix définitif :
Le projet gagnant est celui des frères Gabriel et Maxim Shamir avec une Ménorah en son centre, une branche d’olivier de chaque côté et le mot «Israël» reliant les branches en bas, mais le comité demande aux frères Shamir de changé leur Ménorah jugé trop “moderne” :

par celle représentée sur l’arc de Titus, par contre les branches d’oliviers «stylisées» de chaque coté sont maintenues, le troisième symbole sur l’emblème est l’inscription Israël, on remarque également que les étoiles de David ont été supprimées

le projet pour l’emblème des frères Shamir est inspiré des versets de la prophétie de Zacharie (chapitre 4) :
«Puis l’ange qui a parlé avec moi est revenu et m’a réveillé, comme quelqu’un qui s’est réveillé du sommeil. Il m’a demandé : «Que voyez-vous?» J’ai répondu: «Je vois un chandelier en or massif avec un bol en haut et sept lampes dessus, avec sept canaux vers les lampes. Il y a aussi deux oliviers à côté, l’un à droite du bol et l’autre à sa gauche»
en voici une magnifique illustration dans la bible de Cervera (Espagne) en 1300.

Mais qui sont les gagnants ? ci-dessous une brève biographie des frères Shamir :

Guttel (Gabriel)(1909-1992) et Maxim (1910-1990) Sheftelowitz (plus tard Shamir) sont nés à Liepāja (Libau), en Lettonie. Les deux frères ont étudié le graphisme et le design à la Kunstgewerbeschule de Berlin-Charlottenburg, en Allemagne – Gabriel en 1926-30 et Maxim en 1928-33. En 1934, ils ouvrent un studio de graphisme à Riga, en Lettonie, mais l’année suivante, ils émigrent en Palestine. Les frères sont arrivés lors de la cinquième Aliyah. Ils ont créé le Shamir Brothers Studio sur le boulevard Rothschild à Tel Aviv et ont commencé à concevoir des affiches. En 1935, les Shamir ont co-fondé la Society of Hebrew Graphic Artists à Eretz Israël.
Leurs créations sont nombreuses, elles sont commerciales et publicitaires mais également officielles, en plus de l’emblème de l’État, ils ont conçu des timbres, des médailles et billets de banque pour la jeune nation d’Israël.

Le jeune état d’Israël a maintenant son emblème officiel !

Laurent Hajdenberg – ULIF Marseille – février 2022

Simon Wiesenthal

Simon Wiesenthal nait dans une famille juive le 31 décembre 1908 à Buczacz (empire austro-hongrois), aujourd’hui en Ukraine. Il est décédé en 2005 à l’âge de 96 ans, il a été inhumé à Herzliya en Israël.

Au gré des évènements de la Première guerre mondiale puis de ses études, Wiesenthal a vécu à Buczacz, à Prague en Tchécoslovaquie à Vienne en Autriche et à Lvov en Pologne. Après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie en 1939, il fut déporté dans plusieurs camps de travail et de concentration dont ceux de Janowska, Płaszów et Mauthausen. Wiesenthal sera finalement libéré par l’armée américaine le 5 mai 1945. Il pèse alors à peine plus de 40 kg.

D’emblée, Wiesenthal aide les services américains à dresser des listes de criminels de guerre nazis et à les identifier. En février 1947, il participe à la fondation à Linz (Autriche) d’un centre de documentation (recueil des témoignages de déportés), qui fermera du fait du manque de volonté des alliés de poursuivre le travail de dénazification, l’enjeu politique de l’époque se centrant désormais sur la Guerre froide et les alliances à nouer dans ce nouveau cadre géopolitique. Mais Simon Wiesenthal, qui a perdu des dizaines de membres de sa famille pendant la Shoah, a trouvé le but de sa vie et ne cessera plus de rechercher les responsables de l’extermination des Juifs qui n’ont pas été jugés à l’issue de la Seconde guerre mondiale. C’est ainsi qu’il restera dans l’histoire comme le plus célèbre chasseur de nazis.

Simon Wiesenthal est un personnage très controversé car il s’est souvent contredit dans ses biographies et s’est attribué beaucoup de succès largement exagérés, néanmoins son engagement et son travail sont reconnus et salués par le monde entier.

De nombreux films font références à Mr Wiesenthal et des acteurs célèbres ont interprété son personnage, comme Laurence Olivier dans «Ces garçons qui venaient de Brésil». Ben Kingsley le joua également dans le téléfilm Murderers Among Us: The Simon Wiesenthal Story en 1989.

En 1977,le rabbin Marvin Heir fonda une organisation pour la préservation de la mémoire de la Shoah et la lutte contre l’antisémitisme, grâce aux dons des philanthropes Samuel Belzberg et Joseph Tennenbaum. C’est tout naturellement qu’il demanda à Simon Wiesenthal d’utiliser son nom, ainsi fut créé Le centre Simon-Wiesenthal de Los Angeles.

Le centre fut influent dans l’abrogation de la prescription pour les crimes nazis et continue la traque des anciens criminels.

En 1998, Simon Wiesenthal a dit à son ami le Rabbin Marvin Heir :′′ J’ai un souhait non satisfait, de faire une fête à l’hôtel impérial. car c’était l’hôtel préféré d’Hitler et qu’Hitler et Himmler avaient des suites permanentes là-bas. Ils ont construit d’énormes bunkers sous l’hôtel, qui existe encore aujourd’hui, parce qu’Hitler pensait que cela servirait de quartier général idéal d’où il pourrait mener la Seconde Guerre mondiale.Pendant le Troisième Reich, il aurait été impensable, qu’un juif soit vu à l’hôtel impérial.»

Hôtel Impérial Vienne
Hôtel Impérial Vienne

et il continua :′′ Et je veux m’assurer, que tous les tabous du troisième Reich sont battus et que sur le livre d’or de cet hôtel soit inscrit que Simon Wiesenthal a fêté son 90ème anniversaire ici avec un dîner casher et de la musique yiddish

Simon Wiesenthal - Hôtel Impérial de Vienne- 31 décembre 1998
Simon Wiesenthal - Hôtel Impérial de Vienne- 31 décembre 1998

Le soir du dîner ce 31 décembre 1998, quand le groupe jouait sa chanson yiddish préférée, ′′ Belz, Mein Shtele Belz ′′ , il regarda le plafond, s’est tourné vers le Rabbin et lui a dit : ′′ Vous voyez même les lustres tremblent, parce que c’est la première fois qu’ils entendent une telle musique ici, Hitler n’est plus là, mais même à l’hôtel impérial, les Juifs sont toujours en vie et chantent encore. ′′

 

Laurent Hajdenberg – ULIF Marseille – décembre 2021