Kippour 2022 – discours de Samuel Benhamou – Président de l’ULIF

Mes Chers Amis
Quel plaisir de vous voir aussi nombreux pour notre prière commune dans ce merveilleux moment de la Nehila
Comme chaque année c’est avec bonheur que nous nous retrouvons pour Kippour, célébration du pardon et de la réconciliation, de l’introspection et des bonnes résolutions ; avant de partager prochainement ensemble, la précarité sous la Souccah, puis célébrer l’universalité de la Loi avec Sim’ha Torah.
La Tradition veut que le jour de Kippour, notre fête la plus sainte et la plus solennelle de l’année, les représentants du pouvoir politique nous honorent de leur présence.
Cette visite offre l’opportunité de réfléchir à notre relation avec le pouvoir politique en diaspora.
Au moyen-âge dans chaque grande ville, il y avait 2 quartiers juifs car la protection des juifs était double : protection par le Seigneur et protection par l’Eglise catholique. Protection du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel.
Au 21ème siècle en France, et il n’y a plus qu’un seul pouvoir : le pouvoir temporel dorénavant exercé par les politiques.

Nous sommes dorénavant sous leur seule et unique protection.

Nous pouvons les remercier.

Toutefois si nous pouvons les remercier pour la prise de conscience sécuritaire nous ne pouvons pas toujours remercier la justice qui parfois aveugle et sourde ne sait plus ne sait pas condamner ou trouve de fallacieuses excuses pour éviter un procès et savoir nommer et qualifier les crimes les plus horribles
je pense à la très critiquée décision de la Cour d’appel de Paris dans le procès de Sarah Halimi.

Localement notre synagogue a établi un contact direct avec les autorités compétentes qui viennent nous visiter régulièrement et ont mis en place de concert avec nous un dispositif sécuritaire avancé et désormais bien rodé.
Quand bien même je suis rassuré que ces mesures aient été prises je ne peux que les désapprouver car il n’est pas normal de devoir mettre en place des mesures sécuritaires pour prier.
Ce soir, les Juifs du monde ont célébré l’entrée dans l’année 5783 et le jour de Yom Kippour.
Nous célébrons 5783 ans d’histoire.
Depuis quoi, au juste ?
Non pas depuis un événement spécifique de l’histoire du peuple juif, ni même, comme on pourrait le penser, depuis la création du monde.
Non, Roch Hachana marque en fait 5783 ans depuis la création du premier Homme et donc la naissance d’une et unique humanité dont nous descendons tous.
En terme politique et philosophique, cette vision porte le nom, celui d’une promesse : l’universalisme.
Cette idée que l’Homme est Un, associée à celle d’un D’…unique nous conduit naturellement à l’idée que les droits et les devoirs sont les mêmes pour tous,
Qu’aucune discrimination ne saurait être justifiée ni tolérée.
Ce message universaliste comporte cette année une dimension supplémentaire, une portée encore un peu plus retentissante, pour nous juifs français.
Car fruit du hasard qui n’en est jamais vraiment, Roch Hachana cette année a été célébrée du 25 au 27 septembre.
Or, il y a 231 ans jour pour jour les Français juifs ont célébré leur date de naissance collective.
Puisque, en effet, le 27 septembre 1791, c’est le jour où l’Assemblée nationale constituante a approuvé le décret qui allait accorder aux Juifs français leur Émancipation, faisant d’eux, pour la première fois dans toute l’Europe, des citoyens à part entière.
Ainsi cette année, nous célébrons donc par ce télescopage entre deux calendriers, le calendrier hébraïque, d’une part, vieux de 5783 ans et le calendrier révolutionnaire, d’autre part, vieux de 231 années, deux anniversaires, celui de notre naissance en tant que membre du genre humain et celui de notre naissance en tant que Citoyen Français juifs.
Universalisme mais également république sont les principes fondateurs du judaïsme français et encore plus de notre judaïsme Liberal qui s’inscrit dans une logique de modernité.
Ces deux principes, universalisme et république souvent moqués, attaqués restent à nos yeux plus modernes que jamais.
En 1808 le Consistoire Central adopta pour devise « Religion et Patrie ». Cette devise signe notre souci d’intégration et notre loyauté à l’égard de la République
Chaque semaine nous faisons la « Prière pour la République » qui nous vient du prophète Jérémie.
Loyaux et parfaitement intégrés, nous avons même réussi à incarner l’Etre Européen, la culture européenne, l’innovation européenne.
Le nombre de prix Nobel d’origine juive et européenne en témoignent
Depuis Freud, Einstein, Montaigne à Simone Veil, Elie Wiesel . . .
Et nous nous inscrivons dans le futur avec le quart des prix Nobel mondiaux, et 20% des prix Nobel français

Mais revenons au pourquoi de notre présence ce soir.

Téchouva, Téfila, Tsédaka
Tout au long des offices de Rosh HaShana et de Kippour reviennent les termes Téchouva, Téfila, Tsédaka véritable trilogie, ou encore formule pratique pour réussir cet examen de conscience.
La Téchouva
C’est L’idée centrale de ces convocations d’automne qui relient entre elles Roch HaShana et Yom Kippour qui intervient dix jours plus tard.
La notion essentielle pour cette période est celle de la téchouva, du repentir mais aussi celle du retour
Rosh HaShana est considéré comme le jour de jugement (yom hadin) et Yom Kippour comme le jour du pardon.
Entre les deux, il y a dix jours de pénitence (asseret yemei techouva), moment de délibération céleste durant lequel l’homme doit revenir à de meilleures résolutions.
C’est donc l’idée centrale de Rosh HaShana et de yom kippour : nous devons faire téchouva.
Que veut dire faire téchouva ?
Littéralement, le terme signifie réponse ou retour.
Comme si notre conscience nous interrogeait et qu’il fallait lui répondre.
L’idée de la téchouva est centrale pour la pensée juive, c’est le fait que l’humain n’est pas enfermé dans un déterminisme inéluctable.
Il n’est pas soumis à des forces insurmontables.
Au contraire, l’humain peut se surpasser et devenir meilleur, il peut se changer et changer le monde.
Rien n’est écrit de façon définitive, et si on insiste fortement sur la culpabilité, elle n’est pas écrasante, mais responsabilité par rapport à nos actes qui peuvent tous être améliorés.
Il va de soi qu’un véritable et complet processus de techouva ne peut se faire du jour au lendemain et qu’il ne suffit pas de deux jours de prière pour se « refaire à neuf ».
Mais une prise de conscience est possible et à partir de celle-ci, un long travail sur soi peut commencer. C’est pourquoi le calendrier des fêtes s’étale sur plusieurs jours et surtout que ce cycle de téchouva est repris d’année en année.
C’est peut-être aussi pourquoi cette période est grave mais pas forcément triste, au contraire elle est marquée par la joie d’un « nouveau départ dans la vie ».
La Téfila,
C’est la prière. Une grande partie de la journée Nous l’avons passé à la synagogue.

La Tsédaka,
C’est la charité ou plus précisément le fait de soutenir les autres, même modestement. Il s’agit donc aussi de reconstruire un tissu social altéré et de mettre l’accent sur la solidarité.

Rosh HaShana et Kippour sont donc des occasions pour commencer ce retour et ébranler nos mauvaises habitudes.
Rosh HaShana et Yom Kippour sont l’occasion d’un triple retour :
• D’un retour sur soi-même (Téchouva),
• D’un retour à Dieu (Téfila)
• Et d’un retour à l’autre (Tsédaka).

Ce triple retour est au cœur du rituel de Kippour qui en est en quelque sorte le point d’orgue, le point culminant.
Lorsque j’applique ces 3 mots qui nous ont été parfaitement expliqués par notre Rabbin Sophie BISMUT lors des cours d’introduction judaïsme qu’elle dispense le dimanche matin pour les adultes En même temps que le Talmud Thora de 10h à midi 30, À notre association.
Lorsque je fais Techouva et que je me retourne et que je regarde ce qui a été accompli l’année passée année lors de laquelle nous sommes sortis de la crise sanitaire je ne peux que me réjouir de ce qu’est devenu notre synagogue.
Il y a maintenant presque 8 années que je suis à la tête de notre Communauté libérale de Marseille devenue depuis 2021 JEM Marseille et bien que ce soit un travail de longue haleine Je l’effectue de manière bénévole et c’est pour moi un véritable honneur.
Ce soir je voudrais dire combien j’ai plaisir à accomplir cette tâche de première importance puisqu’elle permet à de nombreux juifs et juives de notre région et de notre ville de vivre leur judaïsme au rythme qu’ils souhaitent.
Cette année 5782 a été l’occasion pour nous de renforcer notre partenariat avec Judaïsme En Mouvement.
Notre partenariat avec judaïsme en mouvement est très actif et l’activité de notre synagogue n’a jamais été aussi riche.
Je ne peux que Comme vous, m’en réjouir
Nous avons eu la chance de recevoir l’ensemble des rabbins de judaïsme en mouvement
1. Philippe HADDAD de JEM Copernic,
2. Jonas Jacquelin de JEM Copernic
3. Yann BOISSIERE de JEM Beaugrenelle,
4. Delphine HORVILLEUR de JEM Beaugrenelle,
5. Gabriel FARHI de JEM Pelleport
6. Floriane CHINSKI de JEM Surmelin.

Notre partenariat avec les communautés libérales de Toulouse et Montpellier s’est renforcé et nous permet de découvrir de nouveaux horizons.
Nous avons l’occasion de rencontrer la communauté de Toulouse à plusieurs reprises.
La communauté de Toulouse est venue à 2 reprises nous visiter notamment :
• Lors de la visite de Delphine Horvilleur
• Et à l’occasion des fêtes de Chavouot ou la communauté marseillaise avait été choisie pour le sud de la France afin d’organiser ces fêtes et une nuit d’étude Sur le thème l’accueil de l’étranger l’accueil de la Thora, en synergie avec l’ensemble des communautés libérales du sud.

Je me suis rendu à Toulouse sur invitation de la communauté Libérale de Toulouse l’AJLT afin de commémorer avec la Communauté toulousaine et nos amis de la Communauté libérale de l’AJLT, l’anniversaire de ce triste attentat survenu le 19 mars 2012 dans l’école OZAR HATHORA ou des enseignants et des enfants ont été tués seulement et simplement parce qu’ils étaient juifs.
En partenariat avec la Communauté de Montpellier nous avons eu un merveilleux Chabat forain en réussissant à rouvrir la synagogue musée de Cavaillon et en partageant ensemble un pique-nique qui restera à jamais dans les mémoires de tous.
Nous avons organisé avec les enfants du Talmud thora un Chabat des enfants avec un menu qui n’a respecté aucune des règles diététiques les plus élémentaires bonbons chocolat hamburger et j’en passe et des meilleurs.
Ces échanges avec les rabbins des autres communautés libérales ont été particulièrement riches d’enseignements et ont constitué pour notre communauté des moments forts de partage d’échanges d’amitiés des souvenirs que nous garderons à jamais, gravé dans nos mémoires.
Lors de sa venue Delphine Horvilleur avait eu l’occasion de nous parler de son livre « Vivre avec nos morts » Ce texte, d’une profonde humanité, est très enrichissant, souvent poignant, émouvant mais sans pathos. Il est aussi un hommage au langage.

« Tant de fois je me suis tenue avec des mourants et avec leurs familles. Tant de fois j’ai pris la parole à des enterrements, puis entendu les hommages de fils et de filles endeuillés, de parents dévastés, de conjoints détruits, d’amis anéantis.. «

C’est l’occasion pour moi d’avoir une pensée pour les disparus de notre communauté :
• NAHUM Huguette
• LENE Simon
• Sahin Robert
• Emile Bismuth

Nous avons profité de la venue de Floriane Chinsky pour organiser une soirée dédicace de son livre écrit à 6 mains « Des femmes et des Dieux ».
Trois femmes ont décidé d’écrire un livre ensemble. Elles sont Rabbin, Imame et Pasteure et ont abordé tous les sujets qui leur tenaient à cœur. Quelle place pour les femmes dans leurs trois religions, marquées par des siècles de patriarcat ? Peut-on faire une lecture féministe de la Torah, de la Bible ou du Coran.

Nous renouvellerons en 5 783 ces échanges rabbiniques nous attendons déjà… :

• Philippe Haddad pour une bar Mitzvah les 2 et 3 décembre
• Yan Boissière avec un aéropage pour les offices de chabbat le vendredi 11 et samedi 12 Novembre. le samedi aura lieu une rencontre  dédicace avec Yann pour son nouveau livre “courage croyons”
Je souhaiterais vivement qu’à ces occasions vous puissiez être nombreux pour les accueillir.
Notre Talmud Torah sous l’impulsion de Daniela fonctionne à merveille nous avons pu organiser un shabbat des enfants et faire découvrir aux enfants le musée des déportations récemment réouvert à Marseille
Le Talmud Torah de Judaïsme en mouvement fait sa rentrée le 4 septembre en présentiel.
Un groupe WhatsApp des parents des enfants inscrits au talmud torah a été constitué afin de permettre un dialogue avec les professeurs, notre association et les familles.
Je dois dire que ce groupe est très actif le dimanche matin la sonnerie d’alerte WhatsApp sur mon téléphone portable sonne fréquemment et je sais ainsi qui est en retard ? Qui ne viendra pas ? qui viendra ?
Vous connaissez certainement l’histoire :
C’est un goy qui vient voir un rabbin et qui lui dit durement :
« vous, de toutes manières, les juifs, vous répondez toujours à une question par une question, n’est-ce pas ?»
et le rabbin : « Ah très intéressant… qui vous a dit ça ?»
Pour que ce jeu de rebond infini fonctionne il faut au moins deux partenaires.

Notre Talmud Torah recrute donc : à la fois des élèves et des enseignants !

Comme disait un juif célèbre qui avait tout compris à l’éducation :
« laissez venir à moi les enfants.
Amenez-nous vos enfants pour qu’ils construisent la part collective de leur identité́ juive au contact de ceux de leur âge, pour qu’ils découvrent la richesse de la langue de leurs ancêtres, l’hébreu, une langue par essence polysémique profondément différente des langues latines. »
Pour qu’ils découvrent que Yom HaKippourim n’est pas seulement le jour du Grand Pardon comme ils ont si souvent entendu, mais le « Jour des Couvertures », et qu’ils puissent rentrer à la maison et vous demander, en bons juifs déjà̀ orientés dans le textile : « Papa, maman, à Kippour, la couverture, elle est en laine ou en Synthetique ?», et que, bien embêtés, vous puissiez chercher en famille qui couvre quoi à Kippour et dans quel objectif.
Pour qu’ils découvrent que Moise vaut bien un jeu de PS5.
C’est pourquoi Nous avons besoin de vous que vous puissiez parler autour de vous de notre Talmud torah.

Vous qui aimez notre judaïsme !

Vous qui aimez la vision moderne, progressiste, égalitaire de ce judaïsme que propose JEM !
Vous avez plein de choses à transmettre même si vous ne vous en rendez pas forcément compte !

Le Talmud Torah a besoin de vous.

Le TALMUD THORA a besoin que vous parliez de son existence.

Parce que Le Talmud Thora et l’avenir de notre Communauté.
Le Talmud Torah JEM ne s’adresse pas qu’à ceux qui sont déjà membres de JEM :
Parlez de ce nouveau Pôle Educatif autour de vous, vous êtes nos meilleurs ambassadeurs pour faire grandir ce projet.
Enfin, au-delà̀ de l’enseignement, à nos jeunes têtes, le Talmud Torah a créé́ cette année le « Talmud Torah des parents » : des activités pensées pour les parents sur le judaïsme, sur notre judaïsme.
Ces cours de pensée juive sont dispensés par notre Erev Rav Sophie Bismut.
Pendant que vos enfants étudient avec nous, vous aussi vous avez envie de rester dans notre centre communautaire non pas pour découvrir comment faire de bonnes « Hallot maison », mais pour redécouvrir les fondements de la pensée juive, pour commenter la paracha de la semaine
Tefilah
Depuis Kippour l’an dernier Nous avons accueilli au sein de notre synagogue, Sophie BISMUT, élève rabbin qui anime nos offices religieux avec brio.
C’est l’occasion pour moi de remercier notre rabbin Sophie BISMUT qui a fait le choix de déposer ses valises à Marseille au sens le plus réel du terme elle est désormais marseillaise et nous nous en réjouissons.
Sophie anime les offices religieux de notre synagogue depuis un peu plus d’un an maintenant avec brio mais pas que . . .
• Véritable pilier de notre institution
• Elle reçoit les familles qui préparent un événement ou se préparent à célébrer un événement Bar Mitsva Bat Mitsva, mariage, Brith Milah ou encore décès

• Vous êtes de plus en plus nombreux à venir participer à nos offices shabbat mais aussi à venir à l’occasion des fêtes pour célébrer ensemble ces moments importants de notre calendrier.

Nous vous en remercions .
Car finalement le judaïsme c’est une affaire de calendrier.

Cette année pour la première fois depuis longtemps nous avons institué une prière le matin et nous avons récité les selihoth pendant les 10 jours de pénitence.
J’espère que l’année prochaine vous serez plus nombreux encore pour participer à ces moments intenses de la vie communautaire.

 

Dans les communautés libérales
L’avantage c’est que les offices ont toujours lieu à un horaire fixe et défini
• 19h le soir pour le les offices du vendredi soir par exemple ou tout autre office communauté commune célébrer le soir
• et 10h le matin chaque samedi matin mais aussi pour tous les offices commémorés le matin.
Tous ces horaires sont strictement rappelés avec minutie et attention par notre webmaster Laurent DEMBERT qui assume aussi les fonctions de trésorier et c’est pour moi l’occasion de le remercier vivement pour son énergie sa participation sa contribution au bien être de notre communauté et de ses membres.
Mais un homme ne serait rien sans sa femme et je veux aussi remercier ici ELLA non pas pour sa formidable recette du gefelte fish, Je caresse même l’espoir qu’elle la perde
Mais pour sa contribution artistique ( magen david sur la tebah ) mais aussi sa présence à chaque instant dans les moments forts de notre association et notamment à l’occasion des seder communautaires.
Je profite de l’occasion pour remercier l’ensemble des membres de du Conseil d’Administration.
Jean-Marc Bensoussan qui pendant la période de la crise sanitaire nous a permis d’organiser des Seder et repas communautaires sans risque en pratiquant des tests sur l’ensemble des personnes entrant au sein de la Synagogue.
Je tenais à remercier de nouvelles énergies comme Corinne, Antoine et tant d’autres qui se sont joints à nous pour nous aider à organiser toutes ces manifestations qui chacune a été couronnée de succès.

Je n’oublie pas bien sûr Serge Francine COEN, Serge et Odile SAHIN René et Michèle COHEN  dédicace spéciale pour le nouveau décor de la tebah et du ehal, Marcel BENAILY Martine KAZAN……………
La Tsédaka,
Rosh haShana est appelé Yom haZikaron précisément pour cela : il dit à celui qui envisage l’avenir, tu ne pourras pas Lirot et hanolad, “voir ce qui naît”, sans porter ta mémoire vers ce qui fut. Sans te souvenir.
Les aliments que nous avons mangé lors du seder de Rosh Hachana nous rappellent le cycle de la nature.
Car il y a dans le fruit la promesse de l’arbre.
Alors vous qui bénéficient tous aujourd’hui des fruits de notre communauté Je me dois en ma qualité de président de vous rappeler qu’il convient de l’arroser aussi les racines de l’arbre.
Comme vous le savez, l’ULIF est uniquement financée à 100% par vos cotisations.
Ceci implique que nous devons chaque année compter sur votre générosité afin d’assurer le budget annuel.
J’en profite donc ici pour remercier du fond du cœur tous ceux qui nous soutiennent depuis des années et nous permettent de continuer à offrir à nos membres des événements et des services de grande qualité.
Nous avons des projets ambitieux notamment comme la création d’un MIKVEH pour les Communautés du SUD de la France indispensable pour les Guerouth.
Vous l’aurez compris, nous avons besoin de vous et de votre solidarité active pour continuer à renforcer au quotidien notre communauté, votre communauté, afin que le JEM MARSEILLE agisse en votre nom et développe les valeurs universelles du Judaïsme Liberal.

Bientôt nous allons entendre les sonneries du Shofar
La Torah n’utilise pas l’expression « Rosh HaShana », mais parle plutôt de Yom Teroua, jour des sonneries.
L’objet même du Shofar renvoie au bélier sacrifié par Abraham à la place de son fils Isaac, lors du célèbre épisode de la akédat Yits’hak, la ligature d’Isaac.
Le souvenir de cet événement est central de notre rituel à l’occasion des convocations d’automne.
Il clôture la Nehilah

Il nous rappelle, de la part d’Abraham comme de son fils Isaac, lié sur l’autel du sacrifice, la brisure parfaite de l’égo et la soumission à la souveraineté divine.
Le Shofar joue aussi un rôle fondamental dans le processus de la téchouva :
Ce sont nos murailles intérieures que vient faire tomber la sonnerie du Shofar, tout comme le Shofar servit à faire tomber les murailles de Jéricho dans le récit biblique.
La sonnerie du shoffar nous rappelle l’urgence de construire un pont pour l’avenir……….
Nous pouvons aussi construire le pont AVANT de nous retrouver au-dessus du précipice…
Kippour a, sa façon particulière de nous inviter à construire ce pont.
• Le dialogue avec nos proches, initié en préparation de ces fêtes renouvelle notre lien humain.
• En jeûnant, nous prenons la mesure de notre fragilité et de celle des autres, nous pousse à la responsabilité par rapport à l’autre
• A travers les poèmes liturgiques, que nous avons chanté nous nous laissons porter dans notre volonté de changement.
• Les histoires de la torah, que nous avons lu, nous invitent à penser.
• Le fait d’être ensemble nous ouvre aux autres et à nous-mêmes, dans la chaleur du partage.
• Le son du chofar que nous allons entendre nous met dans l’urgence.
Ce pont se construit à Kippour et se prolonge dans l’année juive, chaque événement « religieux » ou culturel vient le renforcer,

Venez traverser ce pont que nous construisons pour vous,

Venez construire pour vous-même et vos enfants, le pont que vous souhaitez que nous traversions ensemble.
Si vous avez des questions, des interrogations, sur l’identité juive, sur nos sources, sur la communauté, partagez-les avec nous, quand vous le souhaiterez, après les fêtes.
Na’hman de Braslav : Ein zikaron ela de alma de até : Souviens-toi de ton futur, dans le sens de :
N’oublie pas de donner un futur à ton passé
C’est ce que nous essayons de faire : donner un futur à notre association.

C’est pour cela que nous construisons ensemble ce pont pour que les générations futures puissent s’appuyer sur son tablier et aller de l’avant.
Cet aphorisme est une leçon.

Nous ne devons pas devenir les gardiens d’un musée juif de Marseille, d’un cabinet de curiosités, mais nous devons perpétrer la construction et la vitalité de la communauté.
Notre association est comme un muscle, c’est en l’utilisant qu’on lui permet de grandir.

Notre association ne s’use que quand on ne s’en sert pas (adaptation de la devise du canard enchaîné).
Notre association lorsqu’elle fonctionne amène la joie et la joie elle-même est un choix courageux.
En ce jour de Kippour, nous mobilisons notre liberté dans une posture d’humilité face au chemin que nous avons à parcourir.
Dans quelques jours, à Soukot, nous mobiliserons notre liberté dans une posture de joie prête à assumer ses choix.
Nous danserons avec la Torah le 4 octobre.
Que cette année 5783 se poursuive dans le courage, la joie, le partage, que nos actions aient du sens.
Mes chers amis, dans notre calendrier hébraïque, le mois de Tichri, depuis les fêtes de Roch Hachana (le jour du jugement) en passant par Yom Kippour (le jour du pardon) et la semaine de Soukot (la fête des cabanes) est une période propice pour prendre de nouvelles résolutions pour l’avenir.

C’est pourquoi, j’appelle chacun d’entre vous, à se mobiliser pour faire reculer l’ignorance, la bêtise, la haine et la barbarie Et faire prospérer notre judaïsme moderne.

Je forme également le vœu que tous nos espoirs se réalisent, que nous trouvions tous en nous, et autour de nous, assez de force et de courage pour qu’ils puissent voir le jour et, que chacun d’entre nous goûte une année de douceur et de paix, dans un monde qui aura appris le sens des mots harmonie et « vivre‐ensemble » :

• Que l’Eternel nous accorde son Pardon et bénisse nos familles.
• Que l’Eternel nous envoie une pluie de bénédictions de 5783 façons.
• Que l’Eternel fasse que la paix règne dans nos foyers et dans nos âmes.
• Que l’Eternel nous permette de vivre 5783 sans peine et en bonne santé.
• Que l’Eternel fasse que la paix s’installe définitivement entre Israël et ses voisins.
• Que l’Eternel bénisse et protège l’Etat d’Israël et le peuple israélien.
• Que l’Eternel bénisse et protège La République Française et le peuple français.

Et parce que le mot Chofar en hébreu ne veut pas dire sonnerie mais veut dire s’améliorer.
Puissions-nous nous améliorer ensemble pour construire la synagogue de demain et offrir à nos enfants une construction solide avec votre aide et votre et votre contribution pour les aider à transmettre nos valeurs de génération en génération.

Samuel BENHAMOU – Président JEM MARSEILLE