Chabbat Chekalim

Exode 30, 11-16
La paracha Chekalim (qui est le début de la paracha Ki-Tissa) est lue le Chabbat qui précède ou qui tombe Roch ‘Hodech Adar. Elle rappelle la nécessité pour chacun de donner chaque année une pièce d’un demi-chékel pour l’entretien du Temple et l’achat des sacrifices communautaires.

Nous vous proposons ce commentaire de notre Amie Paula, fidèle de l’ULIF :

Le demi chekel pour le fonctionnement du Temple, D. a donné une mitsvah pour chaque Juif de contribuer par une pièce d’argent d’une valeur d’un demi chekel. Dans la vie d’un homme pratiquant, il doit obligatoirement également impliquer son argent. Mais l’argent est ce qui il y a de plus matériel possible au monde. La matérialité est-elle compatible avec la spiritualité ? A priori ces deux notions sont totalement antinomiques. Rien n’est plus contradictoire à la spiritualité que l’argent ! Le capitaliste peut-il éprouver quoi que ce soit de spirituel à travers son argent ? Certes, il peut être généreux, il peut contribuer pour des bonnes causes, donner la tsedaka, pour l’étude de la Torah, pour des nécessiteux, les pauvres et les orphelins, pour des hôpitaux. Ainsi, à travers ces actes il peut être pratiquant, mais est-ce que cela peut le rendre religieux, et ce, dans le sens le plus profond de ce terme ? Il est certainement significatif qu’ici la Torah confère explicitement un caractère sacré à cet argent en le qualifiant de chekel ha-kodech, « le chekel sacré » (Chemot, 30/13) ! Rav Yisraël de Salant a eu l’occasion d’affirmer concernant la mitsvah de tsedaka : la vie matérielle du pauvre constitue ma vie spirituelle. Mais, à juste titre, Moché a eu beaucoup de difficulté avec cette idée : comment faire pour que le don d’argent dépasse la dimension sociale pour véritablement devenir purement métaphysique ? Et ainsi il a éprouvé une difficulté majeure avec cette consigne, au point qu’il ne savait pas comment la réaliser. Là aussi, il a fallu la révélation directe et active de D. pour montrer à l’être terrestre comment la matière peut s’avérer la matrice d’une expérience spirituelle

il a donc fallu que D. rassure l’homme que la spiritualité dans ce monde relève d’une réalité, autant dans le domaine émotionnel, intellectuel que matériel.